J'adore photographier les champignons !

Le tramète versicolore, un champignon inspirant sur du bois mort

Le tramète versicolore a marqué un tournant dans ma pratique photographique des champignons. Il faut dire que ses formes graphiques et son dégradé de couleurs offrent une source d’inspiration artistique profonde. Mais au-delà de sa beauté, il incarne surtout une relation avec la mort : celle de l’arbre dont il se nourrit.

Le tramète versicolore, en quelques lignes

Ce champignon se nomme tramète versicolore, polypore versicolore ou coriolus versicolor et se développe sur du bois mort de feuillu, principalement du hêtre. On peut le voir sur des souches, des troncs, des branches au sol. Le tramète versicolore se compose de nombreuses éventails aux couleurs variées et dégradées. Chez les anglo-saxons, ce champignon est surnommé « turkey tail » du fait de sa ressemblance avec la queue déployée d’une dinde.

C’est un champignon lignivore c’est-à-dire qui se nourrit du bois en provocant sa décomposition. (source Wikipédia)

Ici, un tramète versicolore qui a poussé sur une souche. Le contraste entre la couleur sombre du tronc et le dégradé de couleurs est saisissant.

Tramètes versicolores sur une souche

Je recherche le bois mort, je photographie le tramète versicolore

Avec ce champignon, la vie renaît de la mort

Le tramète versicolore est comestible mais n’a aucun intérêt culinaire tel qu’on le trouve en forêt. Photographier le tramète versicolore, c’est alors porter son attention sur ce qui n’intéresse pas le cueilleur de champignons. C’est poser son regard sur la mort du bois en forêt et la vie qui s’en nourrit.

Tramete versicolor, artiste, champignon
« Superposition et dégradé de couleurs, l’original »

« Cette photo a été prise par une journée pluvieuse et brumeuse au cœur d’une forêt déserte et silencieuse. Là où les champignons au sol ont disparu, du moins en surface, le tramète, lui, résistait. Installé fièrement sur un tronc d’arbre arraché à la terre depuis longtemps, il avait développé ses magnifiques éventails dans un dégradé allant du marron au beige. »

Cette photo est en vente sur la boutique en ligne

L’effet hypnotique du champignon

Photographier le tramète, c’est aussi photographier un champignon qui persiste en plein hiver dans l’indifférence générale et pourtant à la vue de tous à l’image de ce spécimen vu en janvier.

Champignons : tramète versicolore sur une souche d'arbre
« Superposition et dégradé de couleurs, l’hypnotique »

« Ce spécimen a choisi de coloniser la souche d’un feuillu au bord d’une petite route de campagne à proximité des habitations. Tels deux yeux au centre où sont imbriqués les éventails les uns sur les autres, le tramète, beau en apparence, a déjà commencé son travail de mort en profondeur. »

Différents spécimens au printemps et en automne

Polypore bleu sur une souche
« Superposition et dégradé de couleurs, le printanier »
Champignons : tramète versicolore sur une souche et entourée de feuilles mortes
« Superposition et dégradé de couleurs, le camouflé »

Dans un vieux livre dédié aux champignons1, l’auteur écrivait la chose suivante sur les tramètes : « si on en a envie, il faudra avoir la patience de tomber sur des exemplaires bien colorés, car ils sont loin de l’être tous d’une façon vraiment intéressante ». Je rajouterai que c’est également le cas concernant la taille des éventails ainsi que la façon dont ils se superposent. Plusieurs fois, j’ai tenté de prendre des photos de spécimens mais le résultat n’était pas forcément au rendez-vous.

  1. « Champignons » de Georges Becker aux éditions Gründ ↩︎

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